Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/232

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pas s’arrêtèrent devant la porte du chercheur de diamants.

Vite, Jean reprit son premier poste d’observation, et voici ce qu’il vit :

La porte du numéro 6 s’ouvrit tranquillement. Un homme entra, secouant la main avec colère.

— Per Bacco ! La serrure elle-même est gelée. Z’ai laissé la peau dé mes doigts après lé fer glacé dé la clef.

— Le peau il était point indispensable, old boy, répondit un second personnage paraissant à son tour.

Jean sentit ses tempes se mouiller de sueur froide.

Dans les deux hommes, il venait de reconnaître Crabb et Candi, ses pères d’adoption.

Ceux-ci, ne se doutant pas qu’ils étaient épiés, continuaient leur conversation.

— Zé té zoure bien qu’une autre fois, z’attendrai une douzaine dé minutes dé plous.

— Oh ! yes. Il serait tout à fait stioupid de faire réduire soi-même en glace par un petit empressement de trop.

Et, regardant autour de lui, l’Anglais poursuivit :

— Regardez vers moi, dear fellow (cher camarade), regardez vers moi, le mercure de le thermomètre était gelé. By God, il a dû faire en cette place le froid des terres arctiques.

— Allons, pressons.

C’était Candi, qui rappelait ainsi son compagnon à la réalité.

— Just ! je suis à vous, Candi.

Tous deux s’approchèrent de la natte et se penchèrent sur le mort.

— Que font-ils donc ? se demanda Jean.

Comme pour répondre à la question, Crabb se releva, brandissant la ceinture de cuir du défunt.

L’ingénieur courba la tête :

— Après le meurtre, le vol ; gronda-il.

Et comme Stella s’enquérait :

— Que se passe-t-il ?

Il lui répliqua seulement :

— Vous le saurez. Ne parlez pas.