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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/289

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apaisa Olivio. Pourtant, il lui restait un dernier doute :

— Je reconnais que votre démarche est amicale, reprit-il avec plus de calme ; seulement je m’étonne de l’intérêt que vous portez à un inconnu ; car, à moins que ma mémoire ne soit infidèle, je ne vous ai jamais rencontré avant ce jour.

De nouveau, le gros rire d’Alcidus Noguer sonna, doublé, en écho, par le rire sonore de son associé.

Et comme tout son corps sautait, perché sur une seule jambe, en contorsions hilares, il parvint à prononcer d’une voix indistincte :

— Ah ! meinherr Olivio ! Ah ! meinherr ! vous n’êtes donc pas plus commerçants que ça au Brésil !

Ces simples mots furent un trait de lumière. Olivio s’abandonna à son tour à la plus franche hilarité.

Parbleu ! Comment n’avait-il pas compris de suite ? Le courtier en diamants lut rendait service, afin d’obtenir de meilleures conditions dans l’opération qu’il venait traiter.

À part lui, il songea :

— Va, va, mon bonhomme, les conditions seront douces. C’est la Botearia de Teffé qui établira la balance.

Et rasséréné par la certitude de vaincre son adversaire :

— Bien Joué, dit-il. Me voilà votre obligé, et je suis tenu d’en passer par où vous voudrez.

Ils riaient tous deux avec la plus franche cordialité.

— Nous serons raisonnables, meinherr Olivio, — et Noguer appuyait la main sur l’épaule de Massiliague, — nous serons tout à fait raisonnables.

Redevenant grave tout d’un coup :

— Mais ça, c’est pour après-demain, meinherr. Aujourd’hui, je veux vous indiquer le moyen que votre frère vous félicite, et qu’il voie en vous le plus charmant des caballeros.

Étourdi, Olivio questionna du regard :

— Le Jean qui s’est plaint, poursuivit Alcidus toujours placide, a déclaré qu’à la Martinique, près Saint-Pierre, vous aviez assassiné toute la famille de