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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/292

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qué ce que je veux savoir pour m’emparer des trésors du sanctuaire.

Après quoi, il était sorti.

D’abord les jeunes filles se dirent qu’il mentait.

Jean vivait. Il chercherait à les délivrer.

Mais les jours avaient succédé aux jours, et le jeune homme n’avait point paru.

Or, Stella avait lu dans ses regards. Elle se savait aimée. Pour qu’elle n’eût pas entendu parler de lui, il fallait qu’il fût tombé dans quelque embuscade, que ses yeux fussent fermés pour toujours.

Voilà pourquoi Stella pleurait, pourquoi Ydna essayait en vain de la consoler. Elle lui disait :

— Il ne faut pas désespérer, ma chérie. Songe que nous sommes encore vivantes. On aurait pu nous tuer et, cependant, on a respecté notre vie. Allons ! Encore un peu de courage. Moi, j’ai confiance : bientôt, nos tourments seront finis et nous retrouverons, avec la liberté, tous ceux que nous aimons.

Elle se tut soudain et pencha la tête pour écouter.

— On vient.

Stella eut un geste d’indifférence.

— C’est sans doute l’homme qui nous apporte notre nourriture.

— Non ; ils sont trois.

Ydna ne se trompait pas.

Dans un couloir assez large, à l’extrémité duquel on apercevait la porte séparant les captives des vivants, Olivio, Massiliague et Alcidus Noguer s’avançaient à pas lents. Un vague sourire se jouait sur la physionomie du señor de Avarca.

Quant à ses compagnons, ils demeuraient impénétrables, l’un, derrière son nez rouge et ses lunettes bleues, l’autre, à l’abri de la jovialité étendue ainsi qu’un masque sur son visage.

Brusquement, les traits d’Olivio se rembrunirent.

— Mais j’y songe ; le Jean, qui a vu mon frère, était déguisé en Indien. S’il vit, c’est que Candi et Crabb me trahissent !

— Non, meinherr, on les a joués.

— Joués ?