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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/293

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— Par-dessous jambe. Quand l’Indien reçut un coup de couteau, ce ne fut pas dans les côtes, mais sur une côte. La lame dévia. L’homme, ignorant à combien d’ennemis il pouvait avoir à tenir tête, fut sage. Il fit le mort, se laissa porter au fleuve, jeter à l’eau. On fait un plongeon ; on reparaît à vingt pas dans l’ombre des arbres, on reprend terre cent mètres plus bas, et le tour est joué. On a fait une simple pleine eau, et l’on a des allures de revenant du plus réjouissant effet

Olivio restait silencieux.

— Mais alors, il est très fort ce garçon-là ?

— Oui, pas mal, répondit tranquillement Alcidus, tandis que Scipion opinait du bonnet.

— En ce cas, votre moyen ne vaut rien. Le gaillard va survenir avec mon frère.

Ses interlocuteurs poussèrent une exclamation.

Mein Gott ! clama Noguer, je ne vous ai pas dit le principal, il ne viendra pas.

— Qui l’en empêchera ?

— Nous.

— Vous ?

— Ou plutôt nous l’en avons déjà empêché, en le faisant arrêter à Fascalinto, un petit bourg situé en dehors de l’itinéraire du señor gouverneur.

Ébahi, de Avarca murmura :

— Arrêter, sous quel prétexte ?

— Nous l’avons accusé de nous avoir volé un diamant. On a retrouvé ce brillant dans sa poche, où, moi-même, je l’avais glissé. Cela nous est égal, n’est-ce pas ? Quand il passera en jugement nous serons loin, et comme en ce moment nous terminons notre dernière campagne.

La gaieté était revenue sur la figure d’Olivio.

— Décidément, señor Alcidus, señor Massiliague, vous êtes des hommes de ressources. Je tremble seulement que vos services ne me coûtent horriblement cher. Je suis à votre discrétion.

— Voulez-vous que je vous rassure ? fit bonnement le boiteux.

— Ma foi, cela me fera plaisir.

— Eh bien, nous ne marchanderons pas. Nos pa-