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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/389

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Dans la salle, il aperçut Massillague et le bon Alcidus Noguer, vautrés sur des fauteuils. Cristino, Kasper et José, groupés un peu plus loin et causant à voix basse.

— Où sont Candi et Crabb ? demanda-t-il.

Alcidus se souleva un peu :

— Je viens de les envoyer à la prison, avec mission d’en garder la porte et de suivre de près la charrette qui ramènera la jeune fraulein ici.

Olivio remercia du geste, puis lentement :

— Kasper, Cristino, ordre du gouverneur ; vous allez surveiller les travaux de la garrotta, et, le moment venu, vous renverrez l’exécuteur et ses aides.

— Qui donc opérera ?

— Vous autres, qui ne vous laisserez pas influencer par la Madone.

Les deux hommes sourirent.

Olivio écrivit quelques mots sur une page de son carnet, fit signer Pedro, et tendant le papier à Kasper :

— Voici l’ordre.

Les bandits désignés sortirent. L’haciendero se tourna alors vers José :

— Toi, à la prison, tu marcheras à côté de la mule qui traînera le chariot de la condamnée.

Une nouvelle page du carnet, paraphée par Pedro, fut remise à l’interpellé.

Et celui-ci disparu, Olivio redevenu calme :

— Pedro et vous, mes chers señores, Alcidus et Scipion, vous déjeunez avec moi, comme il était convenu. S’il vous plaît de vous installer, en attendant, dans le jardin qui fait suite à la maison, je vous rejoindrai après un brin de toilette, que les événements de ce matin m’ont conduit à négliger.

Avec un sourire gracieux, il passa dans la chambre voisine.