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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/447

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Un double cri ponctue la phrase.

Stella et Ydna sont dans les bras l’une de l’autre,  sanglotant ce mot exquis de douceur :

— Ma sœur, ma sœur chérie !

Stella s’arrache enfin à cette tendre étreinte ; elle court à Jean :

— Je vous dois tout, la vie, l’honneur, la tendresse de ma bien-aimée sœur.

Et lui tendant la main, tandis que ses joues se couvrent d’un pudique incarnat, elle ajoute :

— Acceptez la main de celle qui, loin de vous, ignorerait le bonheur.

Ydna, elle, n’a pas prononcé une parole, mais sa main, prisonnière dans celles de Francis Galron, mais ses yeux emplis de douces larmes, se fixent avec tendresse sur ceux du Canadien, disant qu’elle aussi, après tant de tristesses, de luttes, de dangers, atteint le port. Pierre, très ému, bougonne de son côté :

— Je suis l’engagé de Gairon, faudra donc que je sois de la noce. Et je devrai mettre un habit comme les gentlemen de Québec. C’est ça qui ne sera pas commode pour un brave coureur de prairies.

Quant à Massiliague, exultant, il tape sur l’abdomen du grand prêtre ahuri, lequel se confesse que le héraut du Maître a de singulières façons, et il clame :

— Eh ! donc, bravounette ; je me marie aussi, troun de l’air. J’épouse Vera Rosales, une délicieuse enfant qui m’attend au Mexique. Bon dieou, on fera tous ensemble le voyage de noces, dans la plus belle cité du ciel… et de la terre, à Marseille, ma caille. Je t’emmène, Marius.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

De fait, deux mois plus tard, on célébrait à Sao Domenco, non pas trois, mais quatre mariages. Cigale libéré du service, épousait Anoor[1].

FIN
  1. Voir Massiliague de Marseille, le Vœu des Incas, épisodes précédents de la même série, formant un tout, de même que les Cinq sous de Lavarède, Cousin de Lavarède, le Corsaire Triplex, la Capitaine Nilia.