Les vitres brisées, les planches de clôture disjointes, arrachées par endroits, formaient des brèches par lesquelles le regard pénétrait sans peine à l’intérieur.
Soudain Stella poussa une exclamation.
Jean se retourna vivement vers elle, craignant qu’elle ne se fût blessée.
Mais elle était immobile, les yeux fixés sur un objet placé dans l’atelier.
— Qu’est-ce ? fit-il.
De la main elle désigna une grande caisse de bois, renforcée de ferrures.
— Cette caisse, cette caisse !
Des larmes perlaient au bout de ses longs cils.
— Cette caisse ? demanda l’ingénieur, surpris par cette émotion dont la cause lui échappait.
Elle répondit avec effort :
— Préparée par mon père !
Et tout à coup, avec une exaltation indicible :
— Est-ce un signe ? Le ciel veut-il m’encourager à la vengeance ? Veut-il m’indiquer que mon père me protégera ?
— Mademoiselle, mademoiselle, je vous en prie ! s’écria Jean inquiet.
Stella le rassura du geste.
— Vous ne savez pas ? Vous vous demandez si je ne perds pas la raison. Ne protestez pas, j’ai lu dans vos yeux !
Puis, lentement, d’un ton recueilli :
— Cette caisse a été préparée, remplie par mon père, en prévision d’un long voyage. Pour que personne ne pût l’ouvrir, se mettre ainsi en danger…
— En danger ?
— Vous comprendrez tout à l’heure. C’est à moi que mon pauvre père en avait confié les clefs.
Elle mit la main dans sa poche, et présentant à son interlocuteur deux mignonnes clefs qui cliquetaient en glissant sur l’anneau dont elles étaient réunies :
— Les voici. Cette caisse, son contenu, eussent dû