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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/46

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être pulvérisés mille fois durant l’éruption. Je la retrouve intacte. Cela tient du miracle. Voilà pourquoi ma première pensée a été que le ciel avait voulu raffermir mon courage. Venez, monsieur Jean, venez. Vous êtes ingénieur, m’avez-vous dit, venez, et tout vous sera expliqué.

Elle se glissait en parlant par une des brèches pratiquées dans les parois de l’atelier.

Le jeune homme l’imita.

Elle s’approcha de la caisse mystérieuse. Doucement elle se pencha. Une clef grinça dans la serrure, le couvercle se souleva. Jean plongea un regard anxieux dans la boîte ouverte.

Le coffre était double, ou mieux il contenait une boîte d’acajou, maintenue à distance des parois de la première enveloppe par des ressorts à boudin.

Stella prit là seconde clef et fit jouer la serrure du récipient d’acajou. Cette fois, Jean poussa un cri de surprise.

Il avait sous les yeux un compartiment disposé comme ceux d’une malle.

Divisé en une multitude de petites cases, celles-ci étaient tapissées d’ouate, sur laquelle reposaient des globules de verre de toutes dimensions, depuis la grosseur d’un granule, jusqu’à celle d’une orange.

Et dans toutes ces sphères transparentes tremblottait un liquide clair, d’une teinte bleu pâle.

Le jeune homme n’eut pas le temps de demander des explications.

Stella, le teint animé, les yeux brillants, clamait avec une joie évidente :

— Intactes, les billes de verre sont intactes !

Tout à coup elle s’agenouilla.

— Oh ! père, dit-elle, ces armes que tu avais créées pour délivrer la captive, ta Stella les reçoit de toi. Ta Stella luttera pour la prisonnière, elle luttera contre l’être cupide et lâche qui rêve seulement de trésors. Père, bénis ton enfant !