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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/55

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— C’est cela ! C’est cela !

— Mais il fallait emporter l’air liquide, trouver le récipient solide.

— Résistant aux pressions, mais se réduisant en poussière impalpable au moindre choc un peu violent.

— Parfait ! Je vois à présent l’utilité de l’ouate qui protège les sphères de verre.

Et avec enthousiasme :

— Ce que votre père ne saurait plus exécuter, vous vous proposez de le faire. Disposez de moi, mademoiselle. Ah ! vous rendre cette sœur inconnue, dont la présence, dont la tendresse vous consoleront ! Je consacre mon existence à ce but. Quand partons-nous ?

Il s’était levé, gesticulant, prêt au départ, à la lutte.

Ce lui était une ivresse de songer qu’il rendrait une sœur, une amie, à celle que son dévouement avait fait orpheline.

Et puis, son dévouement lui-même ne se trouvait-il pas justifié à cette heure ? Qui donc eût délivré la captive des traditions incas, si Stella avait disparu, comme tous les siens, dans la tourmente volcanique ?

Elle le considérait, son regard attendri semblait le remercier de son enthousiasme.

Pourtant elle demeura assise et, du geste, elle invita l’ingénieur à reprendre place à ses côtés.

— Pourquoi ? hasarda-t-il.

— Parce que vous ne connaissez que la moitié de ce que vous devez savoir.

— La moitié ?

— Oui. Vous n’ignorez plus rien des projets de mon père.

— Eh bien ?

— Il me reste à vous dire ceux du señor Olivio de Avarca.

Il tressaillit. L’image du redoutable chef des bandits se présenta à ses yeux, et aussi celles de Crabb,