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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/75

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De nouveau tous demeurèrent muets, immobiles, impressionnés,

— Non, rien, murmura enfin le Canadien.

— Alors, je frappe, dit tranquillement Scipion.

Et Joignant l’acte à la parole, il heurta discrètement la porte. Aucun mouvement ne se produisit à l’intérieur de la cabine.

Scipion cogna derechef. Même résultat négatif.

Impatienté, — le calme n’était pas son fort, — il heurta plus vigoureusement. Le résultat du vacarme fut de faire apparaître mistress Elena Doodee et sa dame de compagnie, miss Mable Nice, occupées à leur installation.

— Quoi vous cherchez en cet endroit ? questionna sévèrement mistress Elena.

Yes, quoi vous cherchez ? appuya la grosse Mable.

— Miss Ydna.

À cette réplique, les Anglaises prirent des mines effarouchées et s’enfermèrent chez elles avec un double et retentissant :

— Shocking !

L’exclamation des pudiques filles d’Albion fut couverte par un véritable rugissement.

— Farfandieou ! J’avais donc les yeux dedans ma poche.

C’était Scipion qui constatait, ce dont il ne s’était point aperçu jusqu’à ce moment, que la clef de la cabine 14 se trouvait dans la serrure.

— La clef, dit-il encore. Tant pis, rascasse, j’ouvre.

Joignant le geste à la parole, le Provençal empoigna la clef, la mit en mouvement. Doucement, la porte tourna sur ses gonds. Tous se précipitèrent. Hélas ! la cabine était vide. L’Indienne Ydna avait disparu.

Dire la désillusion des assistants est impossible et, cependant, elle devait s’accroître encore.