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Page:Ivoi - Les Semeurs de glace.djvu/74

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Le diable d’homme avait décidément réponse à tout. Toutefois le señor Armadas tenta encore de le dissuader :

— Mais si vous faites erreur, señor Massiliague ?

Celui-ci haussa les épaules :

— Alors, je m’esscuse, mon bon. Je vous demande ce que l’on peut exiger de plus. Pécaïre, un homme qui s’esscuse a droit à tous les égards.

Sans doute l’officier se préparait à élever encore quelques objections. Scipion ne lui permit pas de les formuler.

D’un geste, d’une désinvolture désarmante, il frappa légèrement l’épigastre du Mexicain, puis avec cette inimitable confiance qui semblait faire le fond de son caractère :

— C’est dit, je dame le pion à l’astre du jour.

Après quoi, dardant son regard riant sur ses amis :

— Et autremain ? Tu dors, ma caille. Allons, ouste, debout, pour m’accompagner.

Déjà il disparaissait dans l’escalier accédant au couloir des cabines. Tous s’y précipitèrent après lui.

Sans trop savoir pourquoi, Jean et Stella suivirent, laissant le capitaine Armadas rire tout à son aise de l’aventure.

Cependant, Massiliague en tête, la petite troupe se glissait sans bruit dans les cursives.

Arrivés à proximité de la cabine désignée sous le numéro 14, tous firent halte, et Scipion, s’avançant seul à pas de loup, s’en fut appliquer son oreille contre le panneau de bois verni, derrière lequel se trouvait Ydna, cette inconnue, pour qui les assistants, sans exception aucune, ressentaient le plus vif intérêt.

Un silence anxieux pesa dans le corridor. Puis le Marseillais se redressa :

— Je n’entends rien.

D’un bond, le chasseur Francis fut auprès de lui.