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DEUXIÈME PARTIE



I

L’HEURE DE L’ACTION


Depuis trois mois dure le blocus de l’éminence, au haut de laquelle Dolorès et ses compagnons sont retranchés.

Dans la plaine, les Indiens campent toujours.

Ils ne manifestent aucune impatience. Ils chassent, dansent, chantent.

En vain les assiégés ont tenté quelques sorties de nuit.

En vain leurs carabines ont envoyé la mort aux guerriers qui, soit dans la plaine, soit dans le Val Noir, avaient l’imprudence de passer à leur portée, rien n’a pu décider les assiégeants à se départir de leur prudente tactique.

Et sur la hauteur, la tristesse, le découragement se lisent sur les visages. Dans les combats provoqués par les assiégés, trois Mayos ont succombé, mais ce n’est pas là ce qui abat leurs compagnons. Qu’est-ce donc ?

Celui qui eût vu le campement trois mois plus tôt l’eût compris en remarquant que les mules, les chevaux ont disparu, sauf deux pauvres bêtes qui attendent leur tour d’être transformées en nourriture.

Oui… la fin des ressources approche. Bientôt la disette apportera son terrible appui à l’ennemi.