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II

L’Esclavage ou la mort ?… Plutôt la mort


— Avant une quinzaine de jours, les Visages-Pâles seront à nous.

— Le chef dit une chose sage.

— Et les fils de Washington nous verseront l’eau de feu (alcool) ; ils nous feront présent de fusils à longue portée, d’étoffes, de cartouches.

Ces répliques s’échangeaient entre deux hommes, assis à terre dans la tente du Vautour Rouge, le chef comanche auquel le Canadien avait eu affaire au début du siège.

Le Comanche, sec, maigre, les muscles saillants comme des cordes, le crâne casqué de son scalp où des fils argentés se mêlaient aux mèches restées noires, escomptait les profits de la défaite prochaine de la Mestiza.

Son interlocuteur, un Apache celui-là, formait avec lui un contraste frappant.

Grand, massif de formes et d’allures, le visage strié des signes rouges indiquant dans sa tribu la marche sur le sentier de la guerre, le Bison — ainsi l’avaient surnommé ses compagnons, à cause de sa force prodigieuse — le Bison offrait l’apparence bestiale de l’animal auquel il devait son sobriquet.