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VI

Le Pacte imprévu


Le lendemain, au plus fort de la chaleur du jour, le campement de Joë Sullivan se dressait dans une des rares oasis de la prairie.

L’agent nordiste, une fois certain de la capture de Dolorès, n’avait pas voulu perdre une minute pour la ramener vers un fort du sud. Là, à l’abri de bonnes murailles, elle attendrait que le gouvernement statuât sur son sort.

Et séance tenante, après l’interrogatoire sommaire de sa victime, il avait donné l’ordre du départ.

Toute la nuit, les miliciens avaient marché. À l’aube, on avait gagné vingt milles vers le sud et les soldats harassés avaient dressé leur camp à Spring Blue (source bleue) nom de l’oasis où nous les retrouvons.

La Mestiza avait été enfermée dans une tente, avec un factionnaire à l’entrée. Les chevilles entravées par une chaînette de fer, les mains immobilisées par des menottes, elle n’avait joui de la liberté de ses mouvements que durant le repas sommaire qu’elle avait pris sous les yeux de Sullivan.

Oh ! ce dernier exagérait les précautions. La captive représentait pour lui la première étape de la fortune, et il avait peur de la perdre par négligence.