Page:Ivoi - Massiliague de Marseille.djvu/351

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Une main se posa sur ses poignets garrottés. Bien décidé à se laisser conduire, Massiliague suivit l’impulsion qui lui était donnée et se mit en marche.

À la différence de température, il comprit qu’on l’entraînait dans un nouveau couloir souterrain.

Les pieds foulaient un sol moelleux. Il devina qu’une couche de sable recouvrait la terre.

Sans doute la galerie s’élargissait brusquement, car ses épaules, ses bras ne rencontraient que le vide.

Au bout d’une demi-heure, ses guides lui firent faire halte.

Une pression énergique l’avertit qu’il devait plier les genoux. Il obéit sans hésiter.

Puis on le releva, et de nouveau la promenade mystérieuse continua.

Soudain, un courant d’air tiède l’enveloppa comme une caresse. Les liens qui unissaient ses poignets tombèrent, et un corps lourd, un coffret, autant qu’il en put juger au toucher, fut glissé entre ses doigts.

Après quoi, ses oreilles furent délivrées de leur caveçon et une voix prononça :

— Reprends la vue, la parole ; les tombeaux se sont ouverts pour toi. Les grandeurs disparues vont renaître.

Un claquement sec suivit et le silence se fit, troublé seulement par le murmure d’une eau courante.

Vivement Scipion jeta loin de lui le bâillon et le bandeau. Il promena autour de lui un regard curieux.

On l’avait ramené dans la grotte d’où il était parti.

À ses pieds bouillonnait la source, et par l’ouverture du réduit, il percevait le plateau verdoyant, parsemé de bouquets d’arbres.

Pour un peu, il eût cru avoir rêvé.

Mais ses mains se crispaient sur un coffret de métal, curieusement incrusté d’or, lequel donnait à toute l’aventure un cachet d’indiscutable réalité.

Une petite clef brillait, fixée au corps de la boîte par une chaînette.

Il l’introduisit dans la serrure, ouvrit et eut un cri de joie :

— Capdediou ! C’est le Gorgerin.

En effet, sur un coussin de soie aux tons passés, reposait le joyau atzec-inca avec ses douze pierres, opales et lapis-lazuli.

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Dolorès interrompit sa lecture.