Page:Ivoi - Massiliague de Marseille.djvu/410

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XIII

Le Vœu des Incas


Le congrès sudiste convoqué à Mexico était encore rassemblé dans la cathédrale.

Membres du Cercle de la Mort utile, délégués des républiques sud-américaines, créoles, mulatos, cuarterons, zambos, Indiens, écoutaient Joë Sullivan qui, debout dans la chaire, présentait aux yeux de tous le gorgerin fabriqué à Paris.

— Oui, disait-il… Voici le faux joyau, accompagné de sa facture, grâce auquel on comptait semer la discorde entre les Américains. Désormais, ce jeu est éventé. C’est l’union du Nord et du Sud. Vous avez les forêts immenses, les richesses minérales, nous avons l’or et l’industrie. En ce jour, plus de Sudistes, plus de Nordistes… des citoyens d’une même patrie… Hip ! Hip ! pour l’Amérique aux Américains !

En dépit de ses paroles ardentes, l’assemblée demeurait triste, silencieuse ; au fond du cœur, les Celto-Latins, qui la composaient, sentaient bien qu’ils étaient vaincus par la diplomatie saxonne.

Désormais, tout espoir d’union fédérative des diverses nations du Sud devait être écarté.

Les divisions, les révolutions allaient travailler en faveur de l’ennemi commun.

— Haut les cœurs ! reprit Sullivan, opposons le nouveau monde à l’ancien, et oublions — l’oubli est