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V

AU FORT DAVIS


Quand les légions de César eurent soumis la Gaule, les Romains, avec des troupes peu nombreuses, maintinrent le calme dans le pays en construisant des camps retranchés (castra) sur les points culminants.

Dominant les plaines environnantes, chacun de ces forts rappelait sans cesse aux vaincus que les soldats de la ville (Urbs, par un u majuscule, selon l’orgueilleuse orthographe des citoyens de Rome) avaient, outre l’avantage de la discipline, celui de la position stratégique. Une pareille constatation était une invite éloquente à la prudence, à la soumission.

Mais les Romains, originaires, d’après la tradition virgilienne, de l’Asie Mineure (émigrants de Troie en flammes), étaient devenus, de par leur croisement avec les peuples d’Italie, des Celto-Asiates, unissant à la cruauté de l’Orient la générosité des Celtes, la race supérieure de l’humanité, celle où se recrutent les