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poètes et les soldats, c’est-à-dire ceux qui immolent leur âme ou leur corps sur les autels du rêve idéal ou de la patriotique réalité.

Aussi, après les premiers excès qui accompagnèrent la victoire, les légions se montrèrent-elles douces aux tribus gauloises, leur inculquant les principes d’une civilisation plus raffinée. Une seule classe fut persécutée, celle des druides dépositaires de la philosophie de Gaule, dont la religion effarouchait les faciles philosophes panthéistes, dont l’imagination avait peuplé l’Olympe de dieux, de demi-dieux, de héros, attribuant le ciel à Jupiter, les enfers à Pluton, les mines à Vulcain, l’océan à Neptune, en entourant ces personnages sacro-saints d’esprits bons ou mauvais.

Imitant la tactique des Romains, les Américains des États-Unis ont hérissé les hauts plateaux de leur pays de forts, dans lesquels de petits détachements tiennent garnison ; seulement, comme ils sont de race saxonne, la race sanglante, cruelle et pratique, ils ont usé de leur supériorité d’armement et de position, pour détruire les Peaux-Rouges, premiers habitants du sol.

Quelques centaines de mille Indiens errent encore aujourd’hui dans les plaines du « territoire non organisé du Texas » et du « territoire indien », reste misérable d’une population de plusieurs millions d’indigènes, qui disparaîtra vraisemblablement avant un siècle.

Les terres occupées par ces malheureux représentent encore, il est vrai, une superficie double de celle de la France ; mais si l’on songe que, depuis l’année 1880, les colons saxons ont confisqué une étendue huit fois plus considérable, après avoir détruit les habitants rouges, on comprend que les jours des Indiens sont comptés.

Il suffit de comparer la colonisation celtique du Canada et du Sud-Américain, où les colons se sont mêlés aux peuples indigènes, sans les éliminer, à celle des Saxons pour voir combien sont différentes les races rivales, celte et saxonne.

Pour l’humanité, pour les destinées de la terre, puissent les Celtes triompher un jour de leurs ennemis séculaires !

Le fort Davis, situé au centre du fouillis de collines désigné par les Espagnols sous le nom de sierra