Page:Ivoi - Millionnaire malgré lui.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
129
L’HÉRITAGE DE LA « FRANÇAISE ».

Le jeune homme leur sourit amicalement, serra les mains tendues vers lui, puis après s’être assuré, d’un coup d’œil circulaire, qu’aucun indiscret n’était, à portée de l’entendre.

— Il faut que la semaine prochaine, il prenne le Canadian à La Pallice.

— Il le prendra, fit Tiennette gaiement, mais vous nous assurez que c’est pour son bonheur.

— Vous le verrez par vous-même, puisque vous vous retrouverez sur le même bateau.

— C’est juste.

— En somme, vous travaillez à la félicité d’un ami…

— Si intelligent !

— Si instruit !

— Si bien éduqué !

— Si aimable avec les jeunes filles !

— Là là, calmez cette verve louangeuse et soyez exacts.

— Nous le serons.

— Exécutez de point en point les instructions que je vous ferai tenir.

— N’ayez aucune inquiétude.

— Et prenez ce portefeuille… C’est un acompte. Après le succès, comme je l’ai promis à Mlle Tiennette, je lui fournirai les fonds nécessaires pour ouvrir, à Montréal, un magasin de modes à l’instar de Paris, et augmenter la maigre retraite que la Préfecture de Police alloue à ses anciens agents.

— Nous serons riches, fit la jolie fille… Ah bien ! le jour où j’ai rencontré l’auto de M. Prince, je ne me doutais pas que c’était présage d’or.

Les mains des causeurs se serrèrent de nouveau, et tandis que M. Mariole s’éloignait gravement avec sa fille, riant, caquetant à son bras, Dodekhan reprenait pensif le chemin de son Hôtel.