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XI

LE ROMAN D’UNE VIRGULE


Une demi-heure après, Mariole et sa fille sortaient mystérieusement de la cabine de première classe, retenue à bord du Canadian par le riche inconnu, auquel ils obéissaient sans rien savoir de lui… pour deux intérêts :

L’un noble…, celui de leur ami Albert Prince ;

L’autre moins admirable…, le leur propre, composé du plaisir d’accomplir aux frais du « Milord », comme ils appelaient Dodekhan, un superbe voyage, et aussi de l’espoir ambitieux d’obtenir une commandite suffisante pour ouvrir, dans une cité canadienne, un magasin de modes à l’instar de Paris.

Amitié et rêves d’avenir doré se mêlaient dans leurs cervelles fantasques.

Tous deux se rendirent dans les couloirs de seconde classe, s’assurèrent que le représentant de la maison Bonnard n’était pas encore de retour, et remontèrent sur le pont pour le guetter.

Ils vinrent s’adosser à la façade du salon des premières. De là, ils surveillaient la passerelle, et jouissaient du spectacle du port, des quais, où s’agitaient des porteurs, des négociants, des camionneurs.