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LE PRINCE VIRGULE.

— Maîtres ! rugit Ézéchiel.

— Et qu’ils apportent la paix ou la guerre, la joie ou le désespoir. Au surplus, continua-t-il d’un ton dégagé, je ne suis chez vous que pour vous expliquer ma présence. Dans cinq minutes, vous en saurez autant que moi, et s’il vous plaît encore de me chasser, je partirai sans la moindre résistance.

L’accent d’Orsato était plein de menaces.

Topee le sentit. L’angoisse, étreignant le père, imposa silence à la fureur de l’homme, et d’une voix abaissée, comme hésitante, le milliardaire prononça :

— Parlez.

Cavaragio riposta par un rire sarcastique, s’empara d’une chaise, s’y installa à califourchon, les bras appuyés sur le dossier, et narquois :

— Je viens, cher master Topee, réclamer de vous l’exécution d’une promesse verbale.

— Une promesse ?

— Que vous me fîtes jadis et dont l’objet était mon mariage avec miss Laura, votre fille et héritière.

Un grondement fut la réponse d’Ézéchiel.

— Oh ! ne refusez pas encore. Attendez de savoir ce que j’ai fait, pour vous aider à ne pas manquer à votre parole.

Le roi du cuivre tressaillit. Dodekhan, Mariole, Tiennette, Nelly écoutaient, agités de sentiments différents.

— Au moment de votre départ pour la France, ami Topee, vous voyiez de bon œil un projet d’union entre la charmante Laura et moi.

— Cela est vrai, mais…

— Laissez-moi achever. Miss Laura elle-même ne trouvait à cette union aucune objection sérieuse…

— En effet, mais à Paris…