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Page:Ivoi - Millionnaire malgré lui.djvu/435

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MILLIONNAIRE MALGRÉ LUI.

Et après un silence :

— La Mongolie… les deux tiers du chemin… ! Après, la voie est au pouvoir des Japonais.

Elle alla vers une table chinoise, aux incrustations délicates. Un album se trouvait là.

Elle l’ouvrit, le feuilleta, et s’arrêta à la page sur laquelle était figuré le tracé de l’immense ligne ferrée, dénommée Transsibérien.

Son index courut sur la ligne noire, dont les sinuosités indiquaient celles du long ruban d’acier.

— Après tout, fit-elle encore, c’est une fatigue, mais le danger est nul.

Elle sourit :

— Nul jusqu’à Sakhaline… Une fois là, par exemple, cela change… Oui, mais mon père ne serait plus seul, et s’il doit succomber…

Elle referma l’album et revint à la fenêtre.

D’un regard, elle s’assura que la voiture attendait toujours, puis reprenant la suite de sa rêverie :

— Au bout de six mois, a-t-il promis, il se présentera à Aousa, pour délivrer mon père.

Elle eut un soupir :

— Le délivrer ! il savait donc ce qui devait arriver !

Pendant une seconde, sa parole fut suspendue. Peut-être hésitait-elle à répondre à l’interrogation. Elle se décida pourtant.

— Oui, il savait… mais comment savait-il ?

Avec un geste d’impatience, elle reprit :