Elle songe au jeune homme, à ce forçat N° 12, qui, même absent, la protège, elle et les siens.
Mais soudain, une pâleur envahit, son visage.
Sa main tremblante explore la pochette cachée.
Que se passe-t-il donc ?
Une chose horrible, inattendue, déchirante.
C’est une épouvante ! C’est un écroulement !
Le papier… Je ne le retrouve pas !
La poche est vide. Le laissez-passer a disparu.
Mais elle cherche, fouille dans ses vêtements, regarde autour d’elle d’un air affolé.
Rien, rien qui ressemble au papier libérateur.
Elle a perdu ce chiffon de parchemin, qui était la vie, la liberté pour ceux dont elle est entourée, pour son père debout auprès d’elle.
— Qu’as-tu, Mona ?
D’une voix sourde, frissonnante, elle murmure :
— Le papier je ne le retrouve pas.
Cette phrase si simple sonne comme un glas aux oreilles du général.
Tout à l’heure, il a ouvert ; il a répondu au parlementaire nippon, parce que sa fille lui a dit :
— Nous sortirons d’ici avec notre drapeau, avec les honneurs de la guerre.