— Et pourtant il faut la découvrir, gronda soudain Max, il le faut. Car par elle, nous arriverions certainement au repaire des bandits.
Sara l’interrogeant du regard, il continua :
— Sans doute, le parleur du sans fil que j’ai emporté du bastidou, est réglé de façon à correspondre avec une ligne de postes établie entre Marseille et cette villa mystérieuse.
— C’est vrai.
— De là, nous pourrions nous mettre en communication, surprendre une part du secret, que sais-je.
Et s’ancrant dans son idée :
— Autre chose encore. Les Masques Jaunes craignaient de vous voir arriver dans ce pays. Rappelez-vous leurs efforts pour vous empêcher de descendre au Sud, au Sud où vous souhaitiez vous embarquer pour l’Inde.
— Oui, en effet, mais…
— C’est donc, continua le jeune homme avec ce sens déductif si développé chez lui, qu’une fois à Calcutta, la découverte de la maison mystérieuse n’est pas aussi difficile que nous le pensons.
— Peut-être.
— Sûrement. Et pour qu’il en soit ainsi, que faut-il ? Que la propriété soit, non pas à cinquante kilomètres de Calcutta, car, alors, on aurait une immense circonférence à explorer ; la recherche attirerait donc forcément l’attention ; les Masques Jaunes, dont les ramifications sont innombrables, auraient le temps d’aviser, d’agir.
— D’où vous concluez ?
— Que l’on peut tomber juste sur la propriété, au débarqué dirais-je presque, et que par suite, elle est toute proche de Calcutta.
— Soit ! Alors comment expliquez-vous les quatre jours de marche de mes porteurs ?
— Ils ont décrit un grand cercle aboutissant tout près de leur point de départ.
— Comment n’avons-nous pas eu, durant notre captivité, l’impression du mouvement d’une cité populeuse toute voisine ?
— Question topographique. L’horizon était-il barré ?
La duchesse se leva toute droite, et avec une émotion singulière :
— Oui, oui, des hauteurs boisées.
— Dans quelle direction ?
— Ouest-Sud-Ouest, autant que mes souvenirs se peuvent orienter.