De leurs nacelles, ils n’avaient rien observé de suspect. Dans leur champ visuel, ils avaient seulement remarqué une petite caravane traversant un plateau éloigné. Troupe sans importance : quelques yaks porteurs, six ou sept personnes.
Ce compte rendu terminé, le lord allait les congédier, quand l’officier russe, Thomas Albarine, s’adressant au général Labianov, dit :
— Excellence. En traversant le camp, l’un de ces marchands bouriates, qui vendent des vivres à nos soldats, m’a prié de vous remettre une missive de nature à vous intéresser, m’a-t-il affirmé. Je n’ai pas cru devoir refuser.
En campagne, tout avis peut être bon. Voici le papier en question.
Il présentait à son chef un pli, enfermé dans une enveloppe de soie.
Labianov le prit, déploya la feuille.
Mais à peine y eut-il jeté les yeux, qu’il pâlit affreusement. Sans un mot, il la présenta à lord Aberleen, et ce dernier, avec une stupeur profonde, déchiffra, cette laconique missive.
« Premier avertissement :