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Page:Ivoi - Miss Mousqueterr.djvu/305

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MISS MOUSQUETERR.

« Les voyageurs, signalés par les aérostiers dans la montagne, escortent Mlle Mona Labianov qui se rend, sans le savoir, au lieu où le Maître a décidé qu’elle se rendrait.

« La rejoindre vous est impossible, car les chemins sont maintenant fermés.

« Chaque pas en avant vous éloignera d’elle. Chaque pas en avant rapprochera d’elle l’ange de la mort aux ailes noires. »

C’était tout.

Un instant, le gentleman lui-même demeura étourdi. Des questions pressées affluaient à son cerveau.

Comment le mystérieux ennemi avait-il l’audace de pénétrer dans le camp ? Comment pouvait-il savoir ce que les aérostiers avaient vu. Que signifiaient ces chemins fermés, soulignés dans l’étrange épître ?

Mais se ressaisissant, il se tourna vers les officiers :

— Lequel de vous a reconnu une caravane au loin ?

— Nous l’avons aperçue chacun de notre côté, répondirent-ils sans hésiter.

— Bien. Qui était avec vous en ballon, sir Efflot ?

— Mon équipage habituel.

— Pas d’étranger ?

— Aucun. En pareil cas, ce serait d’une naïveté !

— Et vous, Albarine ?

— Même chose. Mes aérostiers et rien de plus.

— Passons. En redescendant, vous vous êtes concertés.

— À voix basse, général, en nous dirigeant vers cette maison, avec le désir de ne pas vous faire attendre nos renseignements.

— Vous n’avez pas remarqué qu’un… ou des espions vous observassent ?

— Non.

— Mais l’homme qui vous a remis la lettre, Albarine ?

— Il m’avait abordé avant que j’eusse rencontré sir Efflot.

— Ah !

L’exclamation jaillit des lèvres d’Aberleen comme malgré lui. Il supposait que le correspondant mystérieux avait surpris la conversation des officiers aérostiers, et il acquérait la certitude qu’il n’en était rien.

Une seule ressource lui restait. Interroger le bouriate lui-même.

— Vous reconnaîtriez l’homme, Albarine ?

— Certainement, général.

— Allez le chercher. Vous me l’amènerez.

Le général laissa ses subordonnés se diriger vers la porte, les enveloppant en quelque sorte de ce dernier avis :