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CHAPITRE III

UN BASTIDOU INHABITÉ


À minuit treize minutes, le tramway déposait Max Soleil à son terminus de la route d’Aubagne.

Le jeune homme perdit quelques instants à rouler une cigarette, opération laborieuse, car tous les autres voyageurs avaient disparu quand il l’eut achevée.

Il constata avec un sourire qu’il était seul, et sans hâte, il s’engagea sur la chaussée poudreuse qui, malgré l’obscurité, traçait une blancheur au milieu des clos, jardins et champs baignés d’ombre.

— Environ un kilomètre à parcourir, murmura-t-il…, un bois d’olivier et ensuite les murs du jardin Loursinade… crêtés de faïences bleues de Vallauris… Oh ! le garçon d’hôtel m’a minutieusement renseigné.

Au bout de cinq cents mètres, il reconnut le lot d’oliviers annoncé.

Il le longea de très près, comme s’il voulait se confondre dans ses ténèbres plus opaques.

Un instant même, il se jeta sous les arbres. Une légère voiture passait au trot allongé d’un vigoureux cheval.

Max remarqua que les lanternes du véhicule n’étaient point allumées.