Aller au contenu

Page:Ivoi - Miss Mousqueterr.djvu/460

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
437
UN ENFER SCIENTIFIQUE.

— C’est moi qui ai détruit le poste. Comme l’Antenne 25. Le Drapeau Bleu est mort. À quoi bon ces postes ?

Et San revenant à la déclaration de son interlocuteur, reprend :

— Alors, si tu ne les as pas appelées ; pourquoi ont-elles quitté le camp ?

Le Turkmène a un geste attristé.

— N’est-ce point toi plutôt, San ?

L’athlète jaune secoue la tête.

— Non, ce n’est pas moi.

Puis, prenant son parti de l’inexplicable :

— Peu importe, au surplus ; qu’elles viennent ici ! J’aurai sous la main tous les ennemis de mon cher Seigneur Log ! Son esprit se réjouira au spectacle de leurs tourments. À vous la faim ! Aux autres, la torture.

Il lança un coup de sifflet aigu, aux modulations étranges. Presque aussitôt, des pas sonnèrent dans les galeries reliant le temple à l’extérieur, et une dizaine de guerriers firent irruption dans le sanctuaire.

— Désormais, ordonna-t-il, vous bivouaquerez dans le temple. Aucune nourriture aux prisonniers ; s’ils essaient de s’échapper, la mort !

Une acclamation hurlée accueillit cet ordre. Il allait s’éloigner ; Dodekhan le rappela :

— Nous avons attiré auprès de nous un de tes serviteurs, John Lobster… Par surprise… Tu ne voudras pas le condamner… Si tu consens à te retirer avec tes hommes au fond du sanctuaire, nous le ferons sortir.

Le géant hésita un instant, mais la défiance fut plus forte que le raisonnement. Incapable de générosité, il ne comprit point celle dont faisait preuve son ennemi. Brutalement, il conclut :

— Tant pis pour lui. Quand on est assez bête pour se laisser prendre, on en subit toutes les conséquences.

Et il quitta la crypte sans vouloir discuter davantage. Si bien que le gentleman, une fois délivré de ses liens et de la couverture qui l’encapuchonnait, apprit avec un plaisir… mitigé, que les ambassades successives, à lui confiées par San, avaient abouti à ce résultat peu satisfaisant, de le mettre en passe de périr par la faim.