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Page:Ivoi - Miss Mousqueterr.djvu/463

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MISS MOUSQUETERR.

— Allez, ordonna ce dernier.

Les manettes claquèrent. Dans le sanctuaire, les séïdes de San, étonnés des brusques mouvements des captifs, regardaient. Le Turkmène allongea le bras dans la direction de leur groupe. Une détonation retentit. Un homme roula sur le sol avec un hurlement de douleur.

D’un bond, les autres furent debout. Mais les détonations se succèdent. Coup sur coup, Dodekhan brûle les six cartouches du barillet. Chacune fait une victime. Six Asiates se roulent sur le dallage, se contorsionnant en de suprêmes convulsions.

Alors, c’est l’épouvante, c’est la panique. Les survivants se ruent vers les galeries en une fuite éperdue.

Le duc va replacer les « contacts » ; mais Dodekhan lui fait signe d’attendre encore ; il s’élance dans le temple, fait main basse sur les provisions abandonnées par les bandits, revient en courant, dépose sa charge près de l’entrée du Réduit Central, et se portant enfin à la plaque vibrante du téléphone, il s’écrie, la voix angoissée par la crainte que le long silence ait lassé la patience de celui qui appelait tout à l’heure.

— Allô ! Qui parle ?

Une seconde s’écoule. Elle semble aux captifs avoir la longueur d’un siècle. Enfin, un organe faible prononce :

— C’est moi, Max Soleil ; m’entendez-vous bien ?

— Peu, mais assez néanmoins ; Ne perdons pas de temps. Je veux vous avertir, San est ici, au temple souterrain. Il a détruit le poste R, l’antenne 25, et ce qui est plus grave, il nous a surpris alors que nous vous cherchions à l’aide du téléphote.

Une exclamation étouffée répond à cet avis. Mais Dodekhan continue :

— Peut-être se portera-t-il à votre rencontre ? Que Joyeux et Sourire règlent la marche dans cette hypothèse ; qu’ils soient prêts à répondre à toute objection. C’est de leur sang-froid, de leur adresse, que dépend uniquement le salut commun.

Puis, curieusement :

— Où êtes-vous ?

Avant que la réponse soit parvenue, des pas pesants résonnent dans les galeries souterraines aboutissant au temple. On vient ; peut-être San ramène-t-il de nouveaux geôliers. Il ne doit pas soupçonner la communication téléphonique. Et navré de ne pouvoir apprendre où sont ses amis, Dodekhan lance à la plaque vibrante ces rapides paroles :