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LES CINQ SOUS DE LAVARÈDE

Norte, pour retrouver les grands trains américains qui parcourent les États-Unis de l’Est à l’Ouest et reprendre un des embranchements du South-Pacific jusqu’à San Francisco.

Tout cela exige au minimum quinze jours, et encore finit-il avoir la chance que les départs des steam-boats concordent, afin de ne pas perdre de temps en route.


Un Juif qui passait sur le quai…

S’étant muni de billets de banque et d’or à Colon, où il changea un fort chèque français, Bouvreuil commença cette chasse fantastique, accompagné de son inséparable don José. Mais la première ardeur passée, le rastaquouère songea que ce n’était pas lui qui faisait la meilleure affaire en tout cela, et il s’y prit de façon à égaliser les chances à son profit. Bouvreuil avait réalisé une vingtaine de mille francs environ. En traversant le golfe du Mexique, José le soulagea des trois quarts de la somme et perdit son complice en débarquant à la Vera-Cruz.

Le propriétaire, après un inutile accès de fureur et une plainte déposée au consulat, dut continuer seul son voyage, en songeant tristement à ce Lavarède-fantôme qu’il n’atteignait que pour le reperdre chaque fois.

— Ne serait-il pas plus simple et moins fatigant, disait-il, qu’il épousât Pénélope ?…