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Page:Ivoi Les cinq sous de Lavarède 1894.djvu/371

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LES CINQ SOUS DE LAVARÈDE

— Alors, pour quelle raison êtes-vous tous hostiles dans votre pays à l’alliance franco-allemande ?

— Pour autant de raisons, monsieur Schultze, qu’il y a d’habitants en Alsace-Lorraine.

Et le jeune homme regagna la voiture avec les Anglais. L’agent les suivit en murmurant :


Le cimetière français.

— Premier point acquis ! Il est Français, bien Français.

On revint à bord. Les prévisions du capitaine furent dépassées. On dîna avant que le steamer reprit sa route.

Ni la zakouska — hors-d’œuvre — ni l’ikra ou caviar frais, arrosés de vino de Chersonèse et de piro, excellente bière slave, ne parvinrent à dérider M. Schultze. Sa philosophie avait subi un premier échec, et il se souvenait tristement qu’à Trieste sa femme et ses neuf enfants l’attendaient avec la prime de cinq mille florins, promise pour l’arrestation du banquier allemand Rosenstein.

Le 20 février, on eut connaissance d’Eupatoria, la Nice russe ; et vers trois heures enfin, le paquebot se rangea le long du quai d’Odessa.