Page:J. M. C.- Précis des gémissemens des sang-mêlés dans les colonies françoises, 1789.djvu/5

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Soit devant l’Homme d’Église, soit au Dépôt des Archives, soit devant l’Homme Public, il faut avoir à la main le témoignage honteux de son avilissement ; et notre généalogie maternelle, cherchée jusque dans l’Afrique, est spécifiée au long sur les registres.

Plusieurs Jurisconsultes, malgré quelques vertus en nous qu’ils sont forcés d’avouer, autorisent et trouvent justes les voies de fait envers nous.

À la moindre résistance, les prisons, les cachots sont ouverts, les chaînes se font entendre, le Bourreau est armé du glaive, et c’est au nom chéri de notre Roi !

Les préambules coloniaux, à la réception, aux places éminentes, sont toujours greffés d’axiomes ridicules et infamans contre nous.

En instance, les Satellites du Barreau annoncent au Dépositaire des Loix la couleur des Parties : cet avertissement est toujours sinistre pour nous.

Arrachés de nos travaux, chaque semaine, pour le service du piquet, nous sommes consignés à la porte des Commandans, Majors, Syndics, pour servir d’émissaires. C’est là qu’à leur gré, les caprices,