Page:J. Raimond - Lettres à ses frères les hommes de couleur.djvu/21

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chers compatriotes ; tout cela a produit le plus mauvais effet. Et (5) dans le fait , il est inconcevable comment vous avez pu laisser ceux qui travaillent pour vous, sans secours d’aucune espèce. Vous devez pourtant vous faire une idée des dépenses que nous avons été obligés de faire ; on ne l’ail rien en France avec rien , et je sais par une triste expérience , que nia fortune se sent considérablement de toutes les dépenses où cette affaire m’a entraîné ; je ne regrette rien , puisque c’est pour le bonheur de mes compatriotes , mais au moins qu’ils achèvent ce que nous avons si heureusement .commencé , qu’ils viennent enfin au SiiCOURS DE LEURS FRÈRES ÉPUISES ET DE LA NATION , AFIN QU’ELLE LES RE-CONNOISSE POUR SES DIGNES ENFANS. Pour parvenir à ce double but (9) , je vous adresse M. Mahon , qui vous remettra mes dépêches et les imprimés que je vous ai annoncés. Primo , ce M. à une pacotille , dont il faut que vous lui aidiez à se défaire , en achetant de lui tout ce qu’il vous faudra ; assurément si vous vous entendez tous , vous pourrez la prendre entre vous tous ; vous lui devez à plus d’un titre la préférence {a) , ainsi (a) MM. Page et Brulley dans leur développement des causes des troubles de Saint-Domingue , ont voulu induire que cette pacotille du citoyen Mahon étoit composée de dix mille fusils pour armer les hommes de couleur et les esclaves. Indépendamment, que la manière dont je m’exprime ici , prouve qu’assurément il n’y avoit pas de fusils dans cette nacotille ; Vous devez pourtant vous faire u ;ic idée des dépenses que nous avons été obligés de faire ; on ne fait rien en France avec rien , et je sais par une triste expérience , que ma fortune se sent considérablement de toutes les dépenses , eu cette affaire m’a entraîné ’ je ne regrette rien , puisque* c’est pour le bonheur de mes compatriotes [a) (G). MM, Brissot , Giégoire , Pétion de Ville-neuve et Claviers sont les seuls , (b) qui ont continué à défendre notre cause avec un zèle incompréhensible : ma foiblc plume n’est occupée qu’à leur fournir des notes et des idées (c) : à ce titre , vous sentirez ce que vous leur devez (7). Par mon dernier plan , je vous ^proposai* une contribution en trois parties (cl) , un tiers comptant , le second à six mois , le troisième payable un an après le premier ; la souscription totale s’élève à 7 , 3g8 , 000 livres , do/it le tiers est (a) Ici , c’est avec la plus insigne mauvaise foi , que ce qui suit dans ma lettre a été supprimé : pour passer bien plus loin 5 cherchez le chiffre 6. (b) Ici quatre mots de sautés. (c) Ici , autre lacune , pour sauter à la fm de ma lettre , pour parler des six millions et hure entendre par cette astuce , que je les demandois pour les personnes qui viennent d’être nommées , tandis que tout annonce > que c’est du don patriotique dont je parle. (c ?) Dans l’original , il y a : — par mon dernier plan , je* vous propose de diviser la contribution en trois parties } ce qui est bien différent. A B