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Page:JJ Moret - Louis Aubery, fondateur des Ecoles charitables de Moulins, 1682-1730, 1893.djvu/13

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un programme et le suivre, « afin de ne pas s’exposer à répéter toujours la même chose ; il s’appliquera à faire comprendre aux élèves, par jugement et par esprit, ce qu’il leur enseigne autrement ils n’apprennent les choses nécessaires au salut et les vérités de la religion que par mémoire, ce qui est la cause ordinaire qu’ils oublient facilement ce qu’ils ont appris ». Apprendre aux enfants, non pas des mots, mais des choses, en ne leur donnant que ce qu’ils peuvent comprendre et retenir, peu à la fois, suivant la portée de leur intelligence et l’ouverture de leur esprit, avec une exposition brève, simple, lumineuse, qui va du connu à l’inconnu, telle a été et telle sera toujours la meilleure méthode d’enseignement. Les Frères « ignorantins » l’avaient trouvée avant nos pédagogues modernes.

Malgré l’arrivée des Frères, l’abbé Aubery était resté le recteur de l’école. C’était lui qui continuait à la soutenir et à l’administrer ; c’était lui qui en dirigeait l’enseignement. En 1711, il rédigea un réglement qu’il est intéressant de comparer avec la conduite du Bienheureux de la Salle, sur laquelle il est en partie calqué, mais dont il s’écarte en quelques points. Il comprend 70 articles et a pour titre : « Réglement concernant la conduite et la direction des écoles charitables établies en la ville de Moulins, sous le tiltre et la protection du Saint-Enfans Jésus ». Il nous a paru si complet et si sagement combiné, que nous n’avons pas hésité à le publier dans son entier, dans la présente étude. Aujourd’hui, on s’occupe beaucoup de pédagogie ; on a écrit des volumes sur ce sujet. Or, de l’aveu des pédagogues eux-mêmes, « la meilleure pédagogie est celle qu’on se fait à soi-même, et non celle qu’on apprend dans les livres ». (Compayrė). — Combien la méditation qui commence chacune des journées du religieux, frère, jésuite ou mariste, etc., est de nature à lui inspirer