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Page:JJ Moret - Louis Aubery, fondateur des Ecoles charitables de Moulins, 1682-1730, 1893.djvu/27

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Dans la maison du Chambon-Coulombeaux, il avait fait faire « plusieurs constructions, augmentations et réparations, et mis plusieurs ustancilles, une appotiquairerie garnie de médicamens, vaisseaux, mortiers, presses et allemby, et autres choses pour servir, à son intention, au soulagement des malades[1] ».

On le voit, sa charité s’étendait à tous les besoins, à ceux du corps comme à ceux de l’âme, mais principalement en faveur de la classe ouvrière. Il trouvait toujours de quoi donner, parce qu’il se dépouillait lui-même avant d’intéresser les riches à ses œuvres charitables. Ceux-ci lui donnaient volontiers, car on ne sait rien refuser à celui qui se fait pauvre pour secourir les pauvres, nous en avons une preuve dans la vie de saint Vincent de Paul qui distribua en aumônes plusieurs millions.

Louis Aubery rendit son âme à Dieu le 15 mai 1730. Il avait quatre-vingt-quatre ans. Ami du peuple, il avait consacré cette longue vie et employé toute sa fortune au service des pauvres et à l’instruction des enfants, ne recherchant que leur amélioration et la gloire de son divin Maître.

La ville de Moulins prit part à ses funérailles et rendit hommage à ce bienfaiteur insigne. Mais le spectacle le plus touchant fut de voir les trois cents enfants de son école « marchant deux à deux, les mains jointes et le chapelet à la main, derrière la croix de la paroisse et la clochette de la charité, avec les deux frères précepteurs et les directeurs en exercice. »

L’œuvre essentiellement moralisatrice et chrétienne de l’abbé Aubery, solidement assise et sagement conduite, dura jusqu’à la tourmente révolutionnaire ; alors elle dis-

  1. Archives départementales de l’Allier, registre B 746, fol. 385-387.