point : « Ce n’est pas l’instruction qui moralise, c’est l’éducation, chose fort différente, et surtout l’éducation religieuse[1] », il est bien permis de conclure en disant : ceux qui ont banni de nos écoles l’enseignement religieux, sont les pires ennemis de notre pays[2].
Nous avons raconté en abrégé la vie du prêtre, qui, pendant 48 ans, de 1682 à 1730, s’appliqua à gouverner et à perfectionner les écoles charitables, c’est à dire entièrement gratuites, qu’il avait fondées dans la ville de Moulins, pour l’instruction des enfants pauvres. Nous venons de dire quelle fut l’importance de son œuvre. Il nous reste à faire connaître le règlement qu’il donna à ses écoles, pour la direction des maîtres. Il renferme 70 articles ; tous sont marqués au coin de la sagesse, de l’expérience et du dévouement absolu au bien des enfants. Il serait grandement à désirer que nos éducateurs d’aujourd’hui s’en inspirassent. « Ils prépareraient une génération meilleure, en versant année par année, dans les cadres de la nation, un contingent d’hommes formés par une sérieuse culture, disciplinés à la pratique du devoir, préservés des contagions du vice, fermement appuyés sur les principes chrétiens, préparés et résolus à servir leur pays dans la grande œuvre de la reconstitution sociale[3] ».
Quel important service ils rendraient à la France, sans parler de l’âme immortelle de ces enfants !
- ↑ Victor Cousin, Académie des Sciences morales et politiques, t. XVI, p. 419-429.
- ↑ Un assassin, le jeune Baillet, guillotiné à Douai le 28 août 1891, écrivait de sa prison : « Avant que le Président de la République ne décide de mon sort, je tiens à déclarer que ma précoce perversité ne doit être attribuée qu’au seul manque d’éducation dont j’ai été victime dès mon enfance. » Quel aveu !
- ↑ Joseph de Maistre.