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Page:JJ Moret - Louis Aubery, fondateur des Ecoles charitables de Moulins, 1682-1730, 1893.djvu/62

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tant, en sorte que tous ceux qui ne connoissent pas leurs lettres, soient appliqués à ce qu’ils doivent dire et à ce que les autres lisent ; on leur fait ensuite dire à chacun une ligne de l’alphabet, ensuite tout l’alphabet. Quand ils disent bien de suite, on leur fait commencer par la dernière lettre et dire toutes les lettres à rebour, afin qu’ils connaissent comment elles sont faites ; ensuite, on leur montre, avec la baguette, la première lettre d’une ligne, et on saute tout d’un coup à la dernière, et ainsi des lettres de la première ligne à celles de la dernière. Quand on voit que les enfants connaissent bien leurs lettres dans le petit alphabet, on leur fait dire les lettres du grand alphabet ; de là, on leur montre les lettres des syllabes imprimées sur les autres cartes, sans leur faire lire tout d’un coup les syllabes ; et quand, pendant quelques jours, on leur a fait dire les lettres des syllabes et qu’ils les connaissent bien, on leur fait dire les syllabes de deux lettres, et ainsi, en avançant, on les fait passer insensiblement de l’alphabet aux syllabes, et des syllabes aux petits livres. On ne fait dire qu’une syllabe à chaque écolier, et ceux qui suivent de l’un à l’autre, doivent être si prêts à dire leur syllabe, qu’on ne perde pas un moment ; que si quelqu’un faisait retarder et ne s’y trouvait pas, pour avoir regardé ailleurs, il doit être aussitôt puni. On fait dire les syllabes de deux lettres à rebour ; où il y a ca, à rebour on dit comme si il y avait ac, ce, ec, co, oc, la, al, ma, am, etc. Ils ne feront point dire les syllabes comme on dit une ligne dans un livre ; ils les feront dire en montant du bas de la carte au haut, et ensuite, en descendant sur une autre colonne, du haut en bas. On fait commencer la leçon par un banc, et tantôt par un autre ; tantôt par le premier du banc et tantôt par le dernier, ce qui se doit observer et être une règle pour toutes les autres leçons de l’école, autrement les enfants ne s’appliquent qu’à ce qu’ils voient qu’ils liront, et ne pro-