Page:Jacob - La Perle ou Les Femmes litteraires.djvu/22

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bon goût ; ou dirait que ces dames font poser tous leurs contemporains dans leur oratoire, qui était le boudoir du temps.

Mais le duc de Richelieu qui signait avec la même plume les pensions de Pierre Corneille et l’arrêt de mort de Cinq-Mars, avait trop impérieusement accoutumé son époque aux merveilles de l’esprit, pour que les femmes ne se mêlassent pas à ce mouvement littéraire qui s’annonçait par le Cid ; cependant les femmes n’eurent point accès à l’Académie française ; il est vrai que les études austères de la morale et de la philosophie, que mademoiselle de Gournay, la fille adoptive de Montaigne, avait apprises de son illustre maître, furent sacrifiées aux longs récits du roman tendre que l’Artamène et la Clélie répandirent par toute l’Europe ; mademoiselle de Scudéry, dont l’immense réputation est enfouie dans trente volumes, où personne ne va plus chercher les aventures de la cour de France sous des noms Mèdes et Romains, serait aujourd’hui plus appréciée, si