Page:Jacob - La Perle ou Les Femmes litteraires.djvu/23

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ses ouvrages avaient été moins admirés de son vivant : on aimait alors les grands romans et les petits vers.

Ici s’ouvre le siècle de Louis XIV, où les femmes occupent tant de place dans les lettres classiques ainsi que dans la vie privée du monarque : Les Précieuses ridicules et les Femmes savantes de Molière resteront comme des modèles de bonne comédie et d’injuste partialité ; ce sont des représailles contre l’Hôtel de Rambouillet, qui opposait une coterie de femmes aux coteries d’auteurs qui se réunissaient dans les cabarets ; sans doute madame Deshoulières, après avoir pris fait et cause pour Pradon contre Racine, confirma par sa tragédie de Genseric l’opinion qui refuse aux femmes le talent dramatique, opinion que mademoiselle Bernard et madame Dubocage n’ont pas détruite depuis ; mais dans la poésie facile et bergère, madame Deshoulières a surpassé les Idylles de Segrais et les rimes redoublées de Chapelle.