Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/168

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il est plus malheureux qu’un esclave à vie, car son maître cherche à en tirer le plus de travail possible, sans s’occuper de savoir si, au bout de ce temps, les forces du malheureux ne seront pas épuisées. Mais passons. Je constate seulement que le recrutement de ces Hindous est déplorable. On va chercher l’engagé dans la lie des grandes villes de Calcutta ou de Bénarès : c’est assez dire qu’il est à peu près impropre à la culture pénible des champs. Autant j’avais trouvé, en Cochinchine, le Malabar robuste et sain, autant je trouvai la race du coolie engagé chétive et malsaine, car les maladies syphilitiques sont très communes parmi ces exilés volontaires.

J’ai pu étudier cette race de près, ayant obtenu de l’Administration de la Colonie un engagé pour un emploi de boy. J’eus la chance de mettre la main sur un garçon de dix-huit ans, aux traits de formes presque Caucasiques, actif et intelligent, parlant un peu l’Anglais, qui apprit vite le Français et qui me servit d’interprète auprès de ma clientèle Hindoue : clientèle gratuite, et pour cause. C’est ce qui m’a permis de faire de curieuses observations sur ces malheureux déclassés, généralement de la caste des parias, car ce sont à peu près les seuls qui consentent à s’expatrier et à quitter le sol où reposent les ancêtres.

Caractères anthropologiques de l’Hindou. — Anatomiquement, l’Hindou m’a paru se rapprocher de l’Européen affiné et rabougri des grandes capitales. Ses traits sont réguliers, le nez droit, les yeux horizontaux bien ouverts, les lèvres minces, les pieds et les mains petits et bien faits. La chevelure longue et lisse tombe souvent jusqu’à la chute des reins. Cependant, la peau est presque aussi foncée que celle d’un Nègre, mais non terreuse comme celle-ci ; elle a souvent des reflets de bronze antique. Le sein de la femme est loin d’être piriforme comme celui de la Négresse ; sans avoir la forme