Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/326

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n’avaient rencontré les Blancs sur leur chemin. » Cet exemple, de date toute récente, montre bien comment la population croisée de Cana et d’Aoba peut aujourd’hui se trouver si différente de celle des autres îles, où la race Mélanésienne continue à régner sans mélange.

Caractères de la race Mélanésienne. — Au premier abord, le Mélanésien Océanien, venu d’Australie et qui a peuplé, le premier, la Nouvelle-Calédonie, les Loyalty et les Nouvelles-Hébrides, ressemble beaucoup au Nègre Africain. Même coloration noir foncé de la peau, même toison laineuse sur le crâne élevé et déprimé, nez épaté, grosses lèvres, face aplatie, angle facial peu ouvert. Mais là s’arrête la ressemblance. D’abord, je fais remarquer qu’en général, les races Nègres Africaines sont autrement robustes et belles physiquement que la race Mélanésienne, la plus dégradée de toutes, et qui occupe incontestablement le dernier rang dans l’échelle de l’humanité. Le Néo-Hébridais pur Mélanésien, est toujours ce qu’il était au temps de Forster, un des compagnons de Cook, en 1774, qui a étudié de près les Indigènes de Mallicolo. « Petits et mal proportionnés, les membres grêles, le ventre ballonné, le visage plat, les cheveux gros, crépus et courts, ces sauvages sont hideux ; ils rappellent plutôt le singe que l’homme. » Les savants de cabinet, qui voyagent les pieds fourrés dans la chancelière de leur bureau, ont discuté longuement et gravement pour savoir si le Nègre d’Australie est venu d’Afrique ou si, au-contraire, c’est le Nègre d’Afrique qui est venu d’Australie. Ils n’ont jamais réfléchi à la distance qui sépare les deux points les plus rapprochés de l’Australie et de la Côte de Mozambique, distance qui comporte soixante-dix degrés de longitude, c’est-à-dire le cinquième de la circonférence équatoriale, quelque chose comme huit mille kilomètres, un peu plus de quatre mille cinq cents milles