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race presque pure dans la plupart des îles. Dans quelques-unes il s’est croisé, comme le Canaque de la Nouvelle-Calédonie, avec la race Maori-Polynésienne ; mais c’est la minorité. Aussi, en général, le Néo-Hébridais est plus foncé, moins vigoureux et moins beau que le Néo-Calédonien. Je fais remarquer que l’Indigène de Loyalty est de race Maori, sinon presque pure, du moins peu croisée avec la race Mélanésienne, et que son état de civilisation est plus avancé que celui du Néo-Calédonien. J’applique la même remarque aux Néo-Hébridais, encore au-dessous du Néo-Calédonien. Dans tous ces peuples, le degré de civilisation peut se mesurer presque à la couleur plus ou moins claire de la peau, qui est l’indice d’une infusion plus ou moins grande de sang Maori.

En parlant de Tahiti, je ferai une étude spéciale de la race dite Maori. Pour le moment, je me contente de dire, que l’on a pu prendre sur le fait, aux Nouvelles-Hébrides, l’influence du croisement des deux races.

Croisement des deux races Polynésienne et Mélanésienne. — M. Imhaus rapporte à ce sujet un exemple frappant :

« Dans le petit îlot de Mélé, près de Sandwich, l’intrusion du Maori ne remonte pas à plus de trente ans environ, ce qui permet d’en surprendre sur le vif la marche et les effets. L’incident qui y a donné lieu est le naufrage d’un bateau rapatriant des Canaques Maoris aux Samoa. L’équipage fut massacré et mangé ; mais les Maoris, plus braves et plus vigoureux que leurs compagnons, échappèrent aux ennemis et se réfugièrent dans un coin désert de l’île. Là ils s’organisèrent et, grâce aux divisions intestines des Néo-Hébridais, ils ne tardèrent pas à s’en faire redouter. Ils enlevèrent des femmes à leurs voisins, formèrent une tribu puissante, et seraient maintenant à la veille de dominer tout le pays, s’ils