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est commun aux deux sexes, donne à la Cambodgienne un air dur.

Nourriture. — La nourriture du Cambodgien est analogue à celle de l’Annamite. Le riz, en guise de pain, le porc frais, sec ou salé, des légumes et des fruits forment la base de sa nourriture qui est également très pimentée. L’eau se boit pure après avoir été clarifiée un peu à l’alun. Le thé n’est pas d’un usage aussi général que chez le voisin du Sud. L’eau-de-vie de riz, le sra, est bu avec plus de modération par le Cambodgien que par l’Annamite.

L’opium est fumé par les riches. On fume en outre un mélange de chanvre Indien et de tabac nommé Kanchka, qui produit un effet analogue à celui de l’opium.

Caractères moraux des Cambodgiens. — Le peuple est doux, très indolent et fort disposé à se distraire. Il aime avec passion les courses de bateaux, qui sont l’objet de forts paris, les parties de balle, de boule, les concours de cerfs-volants ; les combats de courterolles dont ils font battre les mâles jusqu’à s’arracher les pattes, les yeux et la tête ; on parie sur les champions, comme les Anglais sur les coqs de combat.

Coutume bizarre à la castration des animaux. — Quand un Cambodgien fait châtrer un buffle ou un taureau domestique, il en fait, d’après Pavie, l’objet d’une certaine solennité. Le maître avertit l’animal en lui parlant ainsi : « Ce n’est point par mon caprice et de ma propre initiative que tu vas subir cette opération désagréable. C’est l’usage de mes aïeux et tu ne dois pas m’en vouloir, ni dans cette vie, ni dans les vies futures. » On prépare des vivres, une bouteille de sra, une courge, un coq bien gras et des morceaux de tronc de bananiers dans lesquels sont fixés des noix