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peu plus loin des Quarteronnes de la Martinique, qui ne présentent que peu de différences avec celles de la Guyane.

Injections astringentes. — Les dents, voilà la vraie beauté de la Négresse et de la femme de couleur. Si la première en prend peu de soin, il n’en est pas de même de la seconde. Du matin au soir, on la voit mâcher un cure-dent, fait avec un morceau de bois de citronnier ; un demi-citron vert, coupé en deux, dont on a enlevé les graines, constitue la meilleure des brosses à dents. C’est avec le jus de ce fruit, mêlé avec une décoction d’écorce de noix d’acajou, de carambole, qu’elles fabriquent une eau de toilette pour les soins intimes. Est-ce à ce lavage quotidien, qui rétrécit et tanne la muqueuse, qu’il faut attribuer le peu de mucosités vaginales qu’elle présente ? C’est assez probable.

La Quarteronne et la Mulâtresse offrent, à la Guyane, un caractère spécial. Quoique peu jalouses de leur naturel, dès qu’un Blanc s’est laissé mettre le grappin dessus par une fille de couleur, on est sûr qu’elle ne le lâchera pas. Elle l’enchaînera par tous les liens du plaisir. Les vieilles Négresses leur fabriquent des piaïes, sortes de philtres d’amour, destinés à retenir les amants. Ce sont généralement des breuvages aphrodisiaques dont les cantharides, le bois bandé (quelquefois un peu de phosphore), forment la base, et qui sont d’un usage souvent dangereux. Quant à la Misti, qui n’a plus qu’un huitième de sang noir, elle est rare à la Guyane, si ce n’est dans les familles de pseudo-blancs. La différence de couleur de peau avec une Blanche est presque insensible et les cheveux sont lisses et longs. La forme du visage, les lèvres un peu fortes et le sein un peu en poire, dénotent seuls le sang noir.

Aphrodisiaques des femmes de couleur. — Mulâ-