Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/175

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Ils forment aujourd’hui une petite minorité, mais, en réalité, ils mènent tout le Pénitencier.

Mœurs inavouables des transportés. — Le forçat, déguisé sous l’étiquette de transporté, a conservé les mœurs inavouables spéciales au bagne. Ces mœurs, d’après certains moralistes, prennent leur source dans la privation de l’élément féminin. Je crois, au contraire, que cette cause n’est que secondaire et que le vice antiphysique prend sa source dans une dépravation héréditaire. C’est une loi d’atavisme, et une véritable maladie mentale, comme la science médicale le démontre maintenant. Dans toutes les réunions d’individualités humaines, les semblables s’attirent, et il se forme des associations particulières entre gens ayant les mêmes goûts et les mêmes mœurs.

Au début de la transportation, bon nombre de forçats prirent femme et se mirent à cultiver les terres données par la libéralité du Gouvernement. De tous les établissements fondés, un seul a survécu, le Pénitencier de Saint-Laurent de Maroni, qui végète grâce aux deniers de la métropole.

Pour que la race blanche puisse prospérer dans un climat aussi malsain, il faut l’apport du sang noir. Or le Nègre, nature bornée, mais foncièrement honnête, a toujours eu un mépris considérable pour le transporté, et la dernière des Négresses ne consentira jamais à s’allier avec un forçat, un esclave du Gouvernement, comme on l’appelle. L’envoi des transportés blancs à la Nouvelle-Calédonie, qui eut pour conséquence la prédominance de l’élément Arabe à la Guyane, accentua le vice pédérastique au lieu de l’atténuer. Je consacrerai un chapitre spécial à la transportation blanche en Nouvelle-Calédonie ; aussi, pour le moment, je ne m’occuperai que de la transportation exotique.