Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/198

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dimanche et défila le long de la côte, pour aller mouiller devant la barre de l’entrée du fleuve.

Impression générale produite par la Côte du Sénégal. — L’Académicien Loti a décrit admirablement l’aspect de la côte du Sénégal et l’impression qu’elle produit sur le voyageur qui vient de France pour la première fois : « En descendant la côte d’Afrique, quand on a dépassé l’extrémité sud du Maroc, on suit, pendant des jours et des nuits, un interminable pays désolé. C’est le Sahara, la grande mer sans eau, que les Maures appellent aussi Bled el ateach, le pays de la soif. Les solitudes défilent avec une monotonie triste, les dunes mouvantes, les horizons indéfinis ; et la chaleur augmente d’intensité chaque jour. Et puis enfin apparaît, au-dessus des sables, une vieille cité blanche, plantée de rares palmiers jaunes, c’est Saint-Louis du Sénégal, la capitale de la Sénégambie. Une église, une mosquée, une tour, des maisons à la Mauresque. Tout cela semble dormir sous l’ardent soleil, comme ces villes Portugaises qui florissaient jadis sur la côte du Congo, Saint-Paul et Saint-Philippe-de-Benguela. On s’approche et on s’étonne de voir que cette ville n’est pas bâtie sur la plage, qu’elle n’a même pas de port, pas de communication avec l’extérieur ; la côte, basse et toujours droite, est inhospitalière comme celle du Sahara, et une éternelle ligne de brisants en défend l’abord aux navires. On aperçoit ce que l’on n’avait pas vu du large : d’immenses fourmilières humaines, sur le rivage, des milliers et des milliers de cases de chaume, de huttes lilliputiennes aux toits pointus, où grouille une bizarre population nègre. »

Quelques mots sur la ville de Saint-Louis. — Saint-Louis est à sept lieues de l’embouchure du Sénégal. La ville est bâtie en entier sur une île en forme de losange très allongé, ayant deux kilomètres de long sur un demi-