CHAPITRE VI
ous les peuples du Sénégal ont une danse qui
leur est particulière. Chez les Bambaras du
Haut-Niger, c’est une danse de caractère,
sorte de pas guerrier mimé par les hommes
armés. Mais chez la plupart des autres peuples, la danse a un
caractère érotique. Celle qui a le plus de cachet est la
fameuse danse des Yolofs du Oualou, qu’on désigne
plus généralement sous le nom générique de bamboula.
L’Anamalis fobil, bamboula des Yolofs. — Elle se danse couramment dans les rues de Saint-Louis et dans les faubourgs nègres de la ville à la clarté de la chaste Phœbé (lors de la pleine lune), dont les rayons brillants permettent de ne pas perdre un seul détail. Dès la tombée de la nuit on entend les coups de tam-tam qui appellent sur la place la population Nègre. Le début est calme, les tam-tams résonnent avec peu d’entrain, danseurs et danseuses esquissent timidement quelques pas, et puis rentrent dans les rangs des spectateurs. Peu à peu on s’échauffe, les danses deviennent plus audacieuses et plus risquées, le tam-tam accentue la cadence, la foule bat des mains en poussant des cris obscènes et surtout le