Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/253

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sujet n’était pas si grave, on pourrait dire qu’au Sénégal on lutte pro mentula et coleis.

Le gourou ou noix de kola, aphrodisiaque des Noirs. — Les Noirs ne connaissent qu’un seul aphrodisiaque. C’est le gourou ou noix de kola, qui est une sorte de gros marron ressemblant beaucoup à un marron d’Inde, et non à une noix, comme son nom semblerait l’indiquer ; ce fruit provient des rivières du Sud. Les Noirs du Sénégal et du Soudan mâchent ce gourou avec délices, quoiqu’il ait un goût âcre et soit astringent. Il produit sur le Noir une sorte d’excitation nerveuse générale, qui augmente sensiblement toutes les facultés physiques, et naturellement le sens génésique. Un Nègre qui mâche quelques noix de gourou pourra rester vingt-quatre heures sans manger, marcher ou danser presque sans interruption ; aussi, dans les grandes bamboulas des fêtes, le gourou est-il très employé. C’est un fruit précieux, quand on veut se livrer à une fatigue exceptionnelle (amoureuse ou autre), mais il ne faudrait pas en abuser. Le kola est entré dans la thérapeutique Européenne et se donne pour relever les forces abattues et stimuler l’organisme entier. Il contient de la caféine et de la théobromine en plus grande quantité que les cafés et les thés les meilleurs ; il a une action directe, immédiate et certaine sur le cœur et la circulation, qu’il régularise et tonifie. C’est un médicament précieux, actif, énergique et anti-déperditeur de premier ordre. Il m’a rendu de très grands services dans les colonnes du Fouta-Toro et j’en mâchais de temps en temps pour relever mes forces.