Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/269

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femelle Noire. Venue toute jeune à Saint-Louis, elle ne se rappelait pas le lieu de sa naissance, mais, d’après la forme de son corps, j’ai toujours pensé que c’était une Bambara. Elle était de taille moyenne, trapue, avec des fesses énormes : une véritable Callipyge Noire. Sur son buste pointaient horizontalement deux seins piriformes, gros comme une pastèque, qui ne tombaient pas (elle n’avait jamais été mère), mais qui dardaient deux bouts noirs de la grosseur du pouce. Son ventre, rond comme une grosse citrouille, montrait une vulve proéminente, et le pubis saillant était recouvert d’une toison drue et piquante comme les poils d’une brosse. Le clitoris, de la grosseur du petit doigt, entrait facilement en érection au moindre attouchement. C’était une des rares Négresses avouant éprouver du plaisir par la masturbation manuelle ou buccale. La vulve était largement ouverte, permettant l’introduction facile de quatre doigts réunis. Les grandes et petites lèvres étaient très développées. Elle n’avait point subi l’excision, ayant été amenée très jeune à Saint-Louis, et la femme du traitant dont elle était la domestique à vie (lisez esclave), l’avait prostituée de bonne heure à des Blancs. Comme la Quartilla de Pétrone, elle ne se rappelait pas avoir été vierge.

Pour le moment, elle partageait ses faveurs entre ses deux maris et plusieurs autres, à en croire la chronique. Comme c’était ma blanchisseuse et qu’elle ne crachait point sur un verre de sangara, elle me racontait les péripéties de ses campagnes dans l’intérieur, et comment, en bonne fille compatissante qu’elle était, elle avait une fois satisfait, pendant une nuit, dans un petit poste de l’intérieur, les désirs du sergent Toubab et des quinze tirailleurs composant la garnison du poste. Si j’ai parlé de cette femme en détail, c’est qu’elle constitue pour moi une véritable exception de lasciveté féminine, assez