Page:Jacobus X - L'amour aux Colonies, 1893.djvu/272

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moses. Le bout du sein gauche était presque complètement arraché. Les plus graves désordres se montraient du côté des organes génitaux. Ceux-ci étaient bien conformés, le clitoris normal, mais la vulve était largement ouverte. Les grandes lèvres, écartées, montraient le vagin béant. On ne distinguait plus aucune trace des caroncules myrtiformes, de la fourchette, de la fosse naviculaire, du vestibule. L’entrée du vagin, distendue au point d’admettre la main d’un enfant, occupait sa place, mais la muqueuse de ce conduit était pendante, telle qu’on l’observe chez les femmes qui ont eu un grand nombre d’enfants, ou qui ont fréquemment usé du coït. Le doigt rencontrait des caillots de sang, qui obstruaient le fond du vagin, et l’on sentait que le museau de tanche n’était pas résistant comme à l’habitude et se laissait refouler. On aurait dit que tout l’appareil génital avait été fourgonné avec un pilon en bois dur. Pour moi, cela ne faisait aucun doute : Mme  D*** avait été violée avant sa mort. La Négresse servante avait dû partir de bonne heure pour ne pas assister à son agonie, et un rôdeur Toucouleur (peut-être même plusieurs, si ce n’est même des voisins) s’était introduit dans la chambre de cette malheureuse et livré sur elle aux derniers outrages. Il est probable que la pauvre femme, ainsi martyrisée, avait dû reprendre ses sens avant de mourir ; on le devinait à l’expression de son visage. La maison de Mme  D*** était un peu écartée et près du bord du fleuve. Les voisins n’avaient rien entendu, leurs chiens n’ayant pas aboyé, ou du moins pas plus que d’habitude. Aussi l’enquête ne prouva rien, et, au milieu du désarroi général où la fièvre jaune plongeait la colonie entière de Saint-Louis, la fin tragique de Mme  D*** passa inaperçue.

Ruse d’un Nègre pour posséder une Blanche. — J’avais, comme boy, à mon service, un jeune Sarrakho-